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samedi 4 juin 2022

Russell M. Nelson


 

« Car rien n’est impossible à Dieu », L’Étoile, juillet 1988, p. 30-32.

par Russell M. Nelson du Collège des douze apôtres 

«Cet objectif précis qu'actuellement vous croyez peut être à ses yeux l'affinage dont vous avez besoin.» Je me fais l'écho du témoignage de notre compagnon de service bien-aimé, Dallin H. Oaks. Avec lui et les autres frères, j'applaudis aux efforts des saints des derniers jours du monde entier qui servent avec ardeur pour édifier le royaume de Dieu. De même, je respecte ceux qui accomplissent sans bruit leur devoir alors que de profondes épreuves traversent leur chemin. Et j'admire ceux qui s'efforcent d 'être plus dignes en surmontant une faute personnelle ou qui œuvrent pour atteindre un but difficile. Je me sens poussé à conseiller de bien agir à ceux qui ont des problèmes personnels. En particulier, mon cœur s'émeut pour ceux qui se sentent découragés par l'ampleur de leur lutte. Beaucoup endossent le lourd fardeau d 'une juste responsabilité qui, parfois, semble si difficile à porter. J'ai entendu qu'on qualifiait ces objectifs d'impossibles. Comme médecin, j'ai connu l'adversité. J'ai vu la mort et l'agonie, les souffrances et le chagrin. Je me rappelle aussi le triste état d 'étudiants accablés par leurs études et de ceux qui s'efforcent d 'apprendre une langue étrangère. Et je me souviens de l'épuisement et des frustrations de jeunes parents dont les enfants traversent une passe difficile. Dans des conditions apparemment impossibles, j'ai également connu la joie et le soulagement que nous ressentons lorsque notre compréhension s'approfondit grâce à la vision que donnent les Ecritures. Le Seigneur a souvent choisi d'instruire son peuple dans l'épreuve. Les Ecritures montrent que certaines leçons durables ont été enseignées par des exemples aussi terribles que la guerre, aussi ordinaires qu 'une grossesse ou aussi évidents que les dangers de l'eau profonde. Ses enseignements sont fréquemment basés sur une compréhension ordinaire mais ont des résultats extraordinaires. Nous pourrions en vérité dire que le Seigneur emploie l'invraisemblable pour instruire son peuple. La guerre, par exemple, est connue depuis le commencement des temps. Le Seigneur a aidé ceux qui ont obéi à ses conseils même dans cette situation regrettable. Au moment du combat, tous tiendraient pour évident l'avantage d 'être en plus grand nombre que l'ennemi. Mais quand Gédéon, le disciple de Dieu, mena une armée contre les Madianites, «l'Eternel dit à Gédéon: Le peuple que tu as avec toi est trop nombreux. . . Israël pourrait en tirer gloire contre moi et dire: C 'est ma main qui m 'a sauvé» (Juges 7:2). Le Seigneur demanda donc à Gédéon de réduire leur nombre. Ce dernier commença par faire décroître ses troupes de vingt-deux mille à dix mille hommes. Puis le Seigneur dit à Gédéon: «Le peuple est encore trop nombreux» (Juges 7:4). Une autre diminution eut donc lieu. Pour finir, il n 'e n resta que trois cents. Ce fut alors que le Seigneur offrit la victoire à ces quelques hommes inférieurs en nombre (voir Juges 7:5-25). L'idée de grossesse est plus largement connue encore que la guerre. Chacun «sait» que les femmes âgées n 'o n t pas d 'enfant. A qui le Seigneur demanda-t-il donc de donner le jour au fils d'Abraham , à celui qui aurait le droit d'aînesse? A Sara, âgée de quatre-vingts ans! Quand elle apprit que cela devait se faire, elle posa une question logique: «Est-ce que vraiment je pourrais avoir un enfant, moi qui suis vieille?» (Genèse 18:13). La réponse lui vint des cieux: «Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l'Eternel?» (Genèse 18:14). A la suite de ce décret, elle donna le jour à Isaac afin de passer l'alliance d'Abraham si cruciale à la seconde génération (voir Genèse 26:1-4,24). Plus tard, pour l'un des événements les plus importants qui dût se produire, l'autre extrême fut choisi. De même que tous savaient qu'une femme âgée ne pouvait avoir d 'enfant, de même il était évident qu'une vierge ne pouvait en avoir. Mais Esaïe avait fait une prophétie: «C 'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, voici que la jeune fille est enceinte. Elle enfantera un fils et lui donnera le nom d'Emmanuel» (Esaïe 7:14). Quand Marie fut mise au courant de sa responsabilité sacrée, l'ange qui lui en fit l'annonce la rassura: «Car rien n 'est impossible à Dieu» (Luc 1:37). L 'expression eaux profondes équivaut à un danger! Les Israélites conduits par Moïse devant la mer des Joncs affrontèrent ce danger (voir Exode 14). Plus tard, Josué les amena jusqu'au Jourdain en crue (voir Josué 3). Dans chaque cas, les eaux profondes s'ouvrirent grâce à Dieu pour permettre aux fidèles d 'arriver à destination en toute sécurité. Le Seigneur emploie l'invraisemblable pour instruire son peuple. En ce qui concerne notre époque, vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le Seigneur attendit si longtemps pour entamer le rétablissement de tout ce qui était promis (Actes 3:21)? N 'importe quel concurrent connaît l'inconvénient de permettre à un adversaire de prendre trop d'avance. L'œuvre du rétablissement de l'Eglise aurait-elle été plus facile si elle avait commencé plus tôt? Imaginez pendant quelques minutes que vous fassiez partie d 'une équipe sportive. L 'entraîneur vous fait signe du gradin et vous annonce: «Vous devez participer à cette épreuve. Non seulement je veux que vous gagniez, mais vous allez gagner. Mais ce sera dur. En ce moment, la marque est de 1143000000 points à six et vous allez jouer dans l'équipe qui a six points!» Ce nombre élevé était à peu près celui des habitants de la terre en 1830 où l'Eglise de Jésus-Christ rétablie fut officiellement organisée avec six membres (voir James Avery Joyce, extrait de World Population Basic Documents, 4 volumes, Dobbs Ferry, New York, 30 Oceana Publications, Inc., 1976, 4:2214). Le cadre était reculé et rural. D 'après les normes du monde, ses dirigeants passaient pour ignorants. Leurs disciples étaient apparemment très ordinaires. Mais l'œuvre fut lancée par eux. Ils reçurent des tâches par révélation: L'Evangile devait être prêché à toutes les tribus, nations, langues et peuples. Des gens ordinaires devaient devenir des saints. Une œuvre de rédemption devait être accomplie pour tous ceux qui avaient vécu. La grande dispensation des derniers jours était entamée et ils devaient l'inaugurer! De plus, le prophète Joseph Smith était injustement détenu dans l'isolement inqualifiable d 'une prison éloignée. Ce fut là, dans cette obscurité, à ce moment-là, que le Seigneur lui déclara: «les extrémités de la terre s'informeront de ton nom» (D&A 122:1). Si des tâches ont pu mériter l'étiquette d'impossibles, il semble bien que ce soit celles-là. Mais le Seigneur avait dit en fait: «Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible» (Matthieu 19:26; voir aussi Marc 10:27; Luc 18:27). Le Seigneur emploie l'invraisemblable pour instruire son peuple. Cent cinquante ans plus tard, le lourd bâton de cette responsabilité nous est maintenant passé. Nous sommes ces enfants au noble droit d'aînesse qui doivent avancer en dépit de cette position pré-ordonnée où ils sont largement surpassés en nombre par une importante opposition. Des responsabilités attendent l'Eglise et chaque membre qui a reçu la charge divine de s'améliorer personnellement et de servir. Comment réaliser l'«impossible»? Etudions les enseignements de Dieu et obéissons-leur. Nous trouverons dans les saintes Ecritures une inspiration céleste pour des tâches célestes. Pour y arriver, trois thèmes scripturaires fondamentaux se dessinent régulièrement comme conditions nécessaires: La foi 

La première des conditions nécessaires, c'est la foi. C 'est le premier principe de l'Evangile (voir 4e article de foi). Paul l'enseigna dans son épître aux Hébreux. Il conclut que les grandes actions de Noé, Abraham , Sara, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, Josué, etc. furent accomplies par la foi (voir Hébreux 11:4-34). De même, les prophètes du continent américain enseignèrent l'importance fondamentale de la foi. Moroni déclara qu'elle renfermait «les choses qu'on espère et qu'on ne voit pas» et mit ensuite les sceptiques en garde: «Ne disputez pas parce que vous ne voyez pas; car vous ne recevez de témoignage que lorsque votre foi a été mise à l'épreuve» (Ether 12:6). Il parla alors des dirigeants dont la foi précéda les actes miraculeux, sans oublier Alma, Amulek, Néphi, Léhi, Ammon, le frère de Jared et les trois à qui il fut promis qu'ils ne goûteraient pas la mort (voir Ether 12:13-20). Le Seigneur enseigna personnellement la vérité suivante à ses disciples: «Si vous avez de la foi, rien ne vous sera impossible» (Matthieu 17:20). La foi est nourrie par la connaissance de Dieu. Elle vient de la prière et du festin des paroles du Christ grâce à l'étude diligente des Ecritures. Une mise au point J'ai appelé la seconde condition nécessaire mise au point. Imaginez, si vous le voulez bien, une paire de puissantes jumelles. Deux systèmes optiques différents sont joints par un mécanisme qui met au point deux images indépendantes pour donner une vision en trois dimensions. Pour mettre cette analogie en application, l'image de gauche des jumelles représente votre perception de votre tâche. L'image de droite représente la perspective qu'a le Seigneur de votre tâche, cette partie de son plan q u 'il vous a confiée. Rattachez maintenant votre système au sien. Amalgamez votre mise au point par un réglage mental. Quelque chose de merveilleux se produit. Votre vision et la sienne sont maintenant semblables. Vous avez acquis «le seul souci de la gloire de Dieu» (D&A 4:5; voir aussi Mormon 8:15). Levez les yeux dans cette perspective, au-dessus et au-delà du matériel qui vous entoure. Le Seigneur a dit: «Tournez-vous vers moi dans chacune de vos pensées» (D&A 6:36). Cette vision vous permettra également de clarifier vos désirs lorsqu'ils sont peut-être un peu flous et sans harmonie avec l'espérance de Dieu envers votre destinée divine. En vérité, cet objectif précis qu'actuellement vous croyez (impossible) peut être à ses yeux l'affinage dont vous avez besoin. J'ai récemment rendu visite à un malade condamné. Le président de pieu me présenta à sa famille. Sa femme manifesta qu'elle avait fait ce genre de mise au point lorsqu'elle demanda une bénédiction pour son mari mourant, non pour le guérir mais pour q u 'il ait la paix, non pour un miracle mais pour q u 'il ait la capacité d 'endurer jusqu'à la fin. Elle pouvait voir d'une perspective éternelle et pas seulement de celle d 'une personne chargée des responsabilités de soins quotidiens à son mari. Ailleurs, une mère qui a fait une mise au point s'occupe de son fils, infirme à vie. Tous les jours, elle remercie son Père céleste pour la joie d’œuvrer avec amour auprès d 'un enfant pour qui la vallée des larmes de la mortalité sera heureusement brève. Sa mise au point est faite sur l'éternité. Grâce à une vision céleste, les épreuves qu'il est impossible de modifier peuvent être supportées. La force et le courage Il est difficile de résumer en un seul mot le Membres du Premier Collège des Soixante-dix troisième thème des exigences scripturaires 31 pour une réalisation importante. J'en lierai donc deux pour le décrire: la force et le courage. Les Ecritures lient sans cesse ces qualités surtout en présence de grandes difficultés à surmonter (voir Deutéronome 31:6,7,23; Josué 1:6,7,9,18; 10:25; 1 Chroniques 22:13; 28:20; 2 Chroniques 32:7; Aim a 43:43; 53:20). Il est peut-être plus facile d'illustrer cette idée que de la définir. Nos ancêtres pionniers en sont un bon exemple. Ils chantaient: «Recouvrons-nous du bouclier; allons partout nous écrier que Dieu sera notre soutien» («Venez, venez, sans craindre le devoir», Hymnes, n° 7). Ils ne craignaient ni peine ni labeur. Parmi eux, il y avait Johan Andréas Jensen et Petra, sa femme, qui quittèrent leur Norvège en 1863. Leur famille comprenait deux toutes petites jumelles de six semaines. Une des petites filles mourut pendant le dur voyage où ils tirèrent des charrettes à bras. L'enfant qui survécut devint ma grand-mère Nelson! A notre époque, il y a dans l'Eglise des pionniers aussi forts et courageux. J'ai eu récemment un entretien avec un homme et sa femme, trois jours après leur relève de leur appel de missionnaires à plein temps dans une grande métropole. «Nous sommes des convertis», dirent-ils. «Nous sommes devenus membres de l'Eglise, il y a dix ans. Nous venons de terminer une mission mais nous voulons repartir! Mais cette fois, nous aimerions nous porter volontaires pour une tâche plus difficile. Nous voulons instruire et servir les enfants de Dieu qui vivent dans des lieux reculés du globe!» Lorsque je leur fis remarquer les dures réalités de leur demande, ils ont continué de montrer le même engagement: «Nos trois enfants et leurs épouses nous aideront à faire face à nos dépenses. Deux de ces couples sont déjà membres de l'Eglise et le troisième nous soutient aussi. Envoyez-nous, s'il vous plaît, auprès de gens humbles qui aiment le Seigneur et veulent savoir que son Eglise a été à nouveau rétablie sur terre.» Inutile de préciser que leur demande fut entendue avec reconnaissance et qu'ils ont actuellement reçu leur second appel au service missionnaire. La force et le courage caractérisent également un autre mari et sa femme. Membres de l'Eglise fidèles, ils avaient toujours respecté ses doctrines, y compris le douzième article de foi. Quand leur pays entra en guerre, la mobilisation éloigna le mari respectueux de son devoir de sa femme avant que l'un ou l'autre ait même appris qu'elle devait donner le jour à leur enfant. Le mari fut fait prisonnier par l'ennemi. Les mois passèrent. Le bébé naquit. Pas un mot ne permettait de savoir si le jeune père était Technicien au travail parmi les tuyaux de l'orgue du tabernacle vivant. Il n 'eut le droit d'écrire à sa femme q u 'un an après sa capture. Pendant ce temps, dans des pays différents, ils restèrent tous deux fidèles aux alliances du baptême. II devint surintendant de l'Ecole du Dimanche de sa branche alors qu'il portait l'uniforme rayé des prisonniers et qu'il ne pouvait que peu parler la langue du pays de ses geôliers. Il baptisa quatre camarades prisonniers pendant la captivité. Trois ans après la fin de la guerre, il retourna auprès de sa femme et d 'un fils qu'il n'avait jamais vu. Il fut plus tard pendant dix ans le premier président de pieu de son pays. Il est actuellement membre de la présidence d 'un de nos temples! Sa femme partage fidèlement à ses côtés le bonheur de cette tâche sacrée. Vous qui êtes peut-être momentanément découragés, n'oubliez pas qu'il n 'a pas été prévu que la vie soit facile. Vous devez supporter des épreuves et connaître des chagrins sur le chemin. Rappelez-vous que «rien n 'est impossible à Dieu» (Luc 1:37) et sachez qu'il est votre Père. Vous êtes un fils ou une fille créé à son image. Vous avez le droit de recevoir des révélations pour vous aider dans vos entreprises justes si vous en êtes dignes. Vous pouvez prendre sur vous le saint nom du Seigneur. Vous pouvez vous qualifier pour parler au nom sacré de Dieu (voir D&A 1:20). Peu importe si de grandes tribulations vous tourmentent. Vous pouvez autant recevoir de l'aide par la prière que David lorsqu'il affronta son Goliath (voir 1 Samuel 17). Fortifiez votre foi. Faites votre mise au point avec le seul souci de la gloire de Dieu. «Fortifiez-vous et prenez courage» (2 Chroniques 32:7), et vous recevrez puissance et protection célestes. «J'irai devant vous», déclara le Seigneur. «Je serai à votre droite et à votre gauche, et mon Esprit sera dans votre cœur et mes anges seront tout autour de vous pour vous soutenir» (D&A 84:88). La grande œuvre des derniers jours dont nous faisons partie s'accomplira. Les prophéties de tous les âges s'accompliront. «Tout est possible à Dieu» (Marc 10:27). J'en témoigne au nom de Jésus-Christ. Amen. □


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